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PLACE AU THEATRE
AVIGNON 2015, SPECTACLES
PIANO RIGOLETTO
20/07/2015 GÉRARD SAVOISIEN
Avignon 2015
Théâtre Au coin de la lune
Depuis quelques années les musiciens dans la veine du mythique « Le Quatuor » se sont aperçus qu’ils avaient à leur portée une huitième note, celle de faire rire. Et après le précurseur Maurice Baquet et son violoncelle on a vu défiler des kyrielles de comiques musicaux, plus ou moins musiciens et plus ou moins comiques.
Là où Alain Bernard, dans « Piano Rigoletto » se distingue, c’est qu’il aime non seulement la musique, mais toutes les musiques. De Chopin à David Guetta, en surfant sur des variations de « La Mer » de Charles Trénet, vagues de mélodies superbes. Il nous livre un panel de son talent de pianiste de bar et de virtuose du synthé passant d’un genre à l’autre, ses doigts virevoltant sur les touches (52 noires et 36 blanches précise-t-il) avec une virtuosité qui épate. Maniant un humour de grosse caisse ou de fin arpège selon le cas, il nous donne une leçon de musique, fort drôle et pétillante. Malicieux, il démonte tous les trucs et astuces en nous livrant les dessous de la composition (ah ! les jingles des émissions télé !) sans casser son amour fou et multiple pour la musique. C’est jubilatoire et on en redemande. A ses textes s’ajoutent ceux de Jean-Claude Islert et de Pascal Légitimus, ce dernier signant aussi la mise en scène avec son sens du comique bien connu.
Alain Bernard. Retenez ce nom si vous ne le connaissez déjà. Il a tout d’un grand amuseur populaire et de plus caresse son piano comme son public avec une joie communicative. Son père avait écrit une chanson pour Bourvil, « La valise ». Il finit sa leçon en la faisant revivre. C’est chaud, tendre et émouvant. On croyait au bout d’une heure et quart avoir fait le tour du bonhomme et il nous surprend. Bref, un véritable artiste.
Article publié le mardi 26 janvier 2016