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Confortablement installé, le spectateur est au théâtre, devant une scène quasi vide, très peu de lumière... Il va se passer quelque chose ?
Discrètement, un synthétiseur montre son nez à cour... Mais oui ! À jardin, un piano occupe l’espace. La présence de ce piano est plus qu’un élément de décor il est la vie, toute la vie d’Alain Bernard qui entre, sobrement habillé et nous dévoile le secret de sa vie : la musique.
Aucun artifice, aucune exhortation de qui que ce soit n’ont pu le détourner de ce qui est sa substance même : Quatre-vingt-huit touches noires et blanches sur lesquelles il a consacré toute sa vie et ses passions. Car pour lui le piano est le roi des instruments, celui sur lequel le pianiste compose des musiques de film. C’est d’ailleurs sa mission.
La mission d’Alain Bernard :
Il doit honorer une commande en composant une petite valse mélancolique. Peu inspiré, il prend les chemins de traverse et présente ainsi les différents tableaux de sa vie d’artiste. Depuis ses premiers cours fastidieux, en passant par une fac de musicologie rébarbative, seul compte pour lui l’inspiration du moment, le détournement facétieux de morceaux célèbres.
Sous la direction de Gil Galliot, avec beaucoup d’humour et d’ironie, dans une langue riche en jeux de mots, il endosse tour à tour le costume d’un bonimenteur ( le synthé !), de prof de fac ( un vrai cours sur le cintre, instrument de musique, à la Devos), de chef d’orchestre (allemand, il va de soi !) sans oublier de pasticher Chopin, Enio Moricone, Gainsbourg, sans parler de musique de publicité de génériques radio et télévision. Petit quiz pour les spectateurs qui se donnent à fond pour trouver les réponses...
Le talent d’Alain Bernard est tel que ses doigts (prolongement des touches, à moins que ce ne soit le contraire ?!?!) attaquent un morceau classique et l’interprète à la façon bossa nova, jazz, tango, musique russe, musique asiatique sans que le spectateur-auditeur même à l’oreille avertie ne sente le passage d’un style à l’autre.
Au final, il composera presque sans réfléchir et devant le public la petite valse mélancolique. Mission accomplie !
Une heure et quinze minutes de bonheur en compagnie de ce musicien espiègle, à vivre pour tous ceux qui aiment battre la mesure en rythme et sortir de la salle le sourire aux lèvres en harmonie (« et par les temps qui courent... ») avec la musique, celle qui fait battre le coeur !
Chantal Audeval
Pour Just Focus
Article publié le mardi 24 juillet 2018