Alain Bernard

Qui va piano va...

Accueil > Espace Pro > Presse > Piano Paradiso > Qui va piano va...

de la Cour au Jardin

Alain Bernard et son metteur en scène Gil Galliot, nous proposent un jubilatoire moment de théâtre musical, ayant finalement deux personnages principaux : l’instrument aux quatre-vingt-huit notes (cinquante-deux blanches, trente-six noires, apprendrons-nous), et le cinéma.

Qui va piano va... aux Déchargeurs voir Alain Bernard mis en scène par Gil Galliot !
(Oui, je sais, la rime tarde à venir...)

Les deux compères nous proposent un jubilatoire moment de théâtre musical, ayant finalement deux personnages principaux : l’instrument aux quatre-vingt-huit notes (cinquante-deux blanches, trente-six noires, apprendrons-nous), et le cinéma.

Le spectacle débute par une séquence on ne peut plus "plombante" : nous entendons la musique du film « Le mépris », que l’on doit à Georges Delerue.
Alain Bernard n’est pas dupe, qui balance frontalement à l’auditoire « Ca calme, hein !? »

Avec un conseil qui relève de la plus appuyée des prétéritions : « Ne commencez jamais un spectacle par ça ! ».

L’homme est un pianiste. Un excellent pianiste !
Un musicien accompli, à la technique irréprochable et qui est capable d’aborder une foultitude de styles différents, avec la même aisance et la même virtuosité. (Non, ce n’est pas donné à tout le monde, y compris aux plus grands « techniciens » de l’instrument...)

Le spectacle va prendre la forme d’une « causerie-concert-conférence », avec plusieurs séquences et autres sketches irrésistibles.

Avec un thème présent dès le début du show : ce sera une déclaration d’amour à la musique de cinéma, un hommage aux grands compositeurs du 7ème art, un hymne à toutes ces inoubliables mélodies, ces bandes originales de films qui peuplent notre imaginaire.

Cette succession de séquences très drôles commence avec une présentation de l’instrument. Comme en philo, on clarifie les concepts.
Alain Bernard prendra pour ce faire une métaphore automobile.

Le cadre (si j’ose écrire...) est planté. Immédiatement, la technique instrumentale saute aux oreilles, avec ces petits extraits jazzy représentant un voyage en voiture.

Suivra un moment « Chopin » drôlissime... Le pianiste adapte le grand Frédéric et son prélude N°28 en Mi mineur (un dièse à la clef, me semble-t-il, gamme relative de Sol majeur...) à toutes les sauces. C’est très réussi.

Nous allons être très vite mis à contribution. Le musicien-comédien va nous livrer quelques quizz et nous devrons retrouver les compositeurs et/ou pianistes prénommés Michel... (Et il y en a un paquet).
Même chose pour des films célèbres que nous devrons identifier grâce à leur B.O.

Nous ferons par la suite connaissance avec Mademoiselle Ducoulombier, la prof de piano du petit Alain, qui avait la main sacrément leste. Les gifles partaient souvent !

Mais au fait ! Avez-vous jamais entendu parler de la dynastie des Pélissier, ces compositeurs vraiment trop méconnus, et dont le dernier rejeton ira s’établir dans la Sarthe, du côté du Mans ?
La séquence est hilarante ! Et je n’en dirai pas plus !

Alors, oui, tout au long de ces soixante-quinze minutes, nous rions énormément. Mais pas que !

Ces musiques de films, sous les doigts du maestro, nous rappellent tous bien des souvenirs.

Le piano d’Alain Bernard, avec de riches harmonies et de très beaux arrangements, m’a procuré beaucoup d’émotions.
On se rend compte en les écoutant que ces mélodies appartiennent vraiment au patrimoine culturel de l’humanité, au même titre que les images qu’elles accompagnent.

Gil Galliot a su faire alterner ces moments de franche rigolade (Le chef d’orchestre allemand à l’accent on ne peut plus bavarois, par exemple, la scène du piano-bar, également...) et ces évocations tendres et émouvantes.

C’est un savant dosage d’humour et de tendresse qui nous est donné à voir et à écouter, un très beau moment musical et humoristique.

C’est d’ailleurs un regret pour moi de n’avoir pas pu assister bien avant à la représentation de ce Piano Paradisio...
Dépêchez-vous : le spectacle ne se joue plus que durant les deux prochains lundis...

Rédigé par Yves POEY pour https://delacouraujardin.over-blog.com


Article publié le dimanche 9 décembre 2018